Pourquoi le bois durable est issu d’une ressource naturelle, renouvelable et biosourcé ?

La forêt : une ressource gérée durablement

Les bois utilisés par la fabrication des produits bois durables sont issus de forêts gérées durablement.

Selon le rapport Forest Europe, la forêt de 46 pays (Europe + Turquie, Pays Baltes, Russie, Ukraine) couvre 1,02 milliards d’hectares de forêts, soit un quart de la surface forestière mondiale.

La forêt européenne gagne 254 m2 par seconde, c’est à dire que la forêt s’étend de l’équivalent d’un hectare toutes les 4 secondes soit une croissance de 800 000 hectares par an en Europe.
Près de 80 % des surfaces boisées de l’Union européenne peuvent être regroupées sous le terme de « forêts mélangées de climat tempéré ». Un peu moins des 20 % restants, essentiellement méditerranéens, se rapprochent plus des « forêts sèches » (sud de l’Espagne et du Portugal, Grèce, littoral méditerranéen français et italien). Enfin, outre des stations d’altitude, certaines zones boisées de l’Ecosse et de l’extrême nord du Danemark ressortissent des « forêts boréales ».

En France métropolitaine, le massif forestier est constitué de 16.9 millions d’hectares, soit 31% du territoire. En 1985, la forêt française s’étendait sur 14.1 millions d’hectares, ce qui correspond à une progression de 0.7% par an.
La récolte est réalisée de façon maîtrisée et durable car la réserve en bois (2700 millions de m³) surpasse la récolte (38,9 millions de m3 par an).

Lieu exceptionnel de biodiversité, la forêt française compte près de 130 essences d’arbres et un millier d’espèces végétales.

Tableau sur l’évolution des accroissements des forêts exploitables dans les pays de l’Union européenne :

Évolution des accroissements des forêts exploitables dans les pays de l’Union européenne
1950198019902000
Allemagne3,25,76,46,4
Belgique3,87,57,27,0
Danemark5,77,77,57,5
Espagnend4,34,34,7
France2,94,05,34,7
Grèce2,01,81,41,4
Irlande2,37,38,510,2
Italie2,63,14,13,2
Luxembourg2,14,18,18,3
Pays-Bas2,64,27,26,9
Portugal2,24,44,85,0
Royaume-Uni2,05,65,06,9
Total Unionnd4,45,15,1

Gestion durable des forêts

Depuis 2013, dans le cadre du Règlement Bois de L’Union Européenne (N°955/2010), appelé RBUE, les entreprises qui mettent sur le marché pour la première fois du bois au sein de l’Union Européenne, doivent adopter une diligence raisonnée dans leur entreprise permettant d’identifier tout risque de provenance illégale du bois.


En France, la gestion forestière est guidée par les principes de « durabilité » et de « multifonctionnalité » des espaces. Dans un même espace, les diverses fonctions de la forêt doivent être assurées simultanément : fonction environnementale et de protection des milieux, fonction de loisir et de récréation, ainsi que la production de bois.
Conformément aux orientations définies dans la politique forestière nationale, le code forestier fixe donc les obligations et les interdictions en matière de gestion des forêts, qu’il s’agisse des forêts domaniales (de l’Etat), des collectivités ou appartenant à des propriétaires privés. Pour les forêts publiques, il instaure le régime forestier ainsi que le rôle de l’Office National des Forêts. La mission du Centre national de la propriété forestière y est précisée dans l’objectif de développer, orienter et améliorer la gestion forestière des bois et forêts des particuliers.
Le code forestier définit les documents de planification de la gestion forestière qui doivent être établis par les propriétaires des forêts (Plan Simple de Gestion pour les forêts privées de plus de 25ha ou document d’aménagement pour les forêts publiques). Ces documents doivent être conformes aux règles sylvicoles établies au niveau régional et doivent également tenir compte des obligations liées au code de l’environnement pour les espaces naturels sensibles.

Certification forestière

Les certifications forestières permettent d’assurer aux consommateurs que le matériau bois ou les produits à base de bois qu’ils achètent, proviennent d’une forêt qui est aménagée et exploitée de façon durable et responsable.
Il existe deux marques principales de certification : PEFC et FSC.

PEFC : Programme de reconnaissance des certifications forestières (Programme for the Endorsement of Forest Certification schemes)
Il s’agit d’une ONG à but non lucratif fournissant un écolabel. Le PEFC a été créé par des propriétaires forestiers européens en 1999. Il répondait alors à la volonté de certifier les forêts européennes. Le FSC était jugé inadéquat par les professionnels du métier car inapproprié au morcellement et à la petite taille de la forêt européenne. Dans les années 2000, PEFC a ouvert son système de certification hors de la zone européenne, en l’adaptant aux spécificités des forêts des zones nouvellement couvertes.


Dès 2001, PEFC est devenu un système mondial du fait de l’adhésion de nombreux pays à travers le monde en dehors de l’Europe, et a de ce fait changé de nom pour devenir le Programme de reconnaissance des certifications forestières (Programm for the endorsement of forest certification schemes). La certification forestière PEFC est conçue de façon à s’adapter à cette diversité ; c’est un système ouvert et dynamique, qui engage les propriétaires sur la durée et les pousse à progresser.

FSC : Conseil de Soutien de la Forêt (Forest Stewardship Council)
En 1990, en Californie, un groupe d’utilisateurs de bois, de commerçants et de représentants d’ONG environnementales et de représentants de droits sociaux se sont rencontrés pour échanger sur leurs préoccupations concernant l’accélération de la déforestation, la dégradation de l’environnement et l’exclusion sociale. Ce groupe diversifié a souligné la nécessité d’un système qui pourrait identifier de manière crédible les forêts bien gérées comme étant des sources véritables de bois responsable. Le concept du FSC et son nom ont été inventé lors de cette réunion.


Il s’agit d’une ONG internationale à but non lucratif créée en 1993, à la suite du Sommet de la Terre de Rio par le WWF. Son rôle est d’apposer l’écolabel FSC. Celui-ci garantit que le bois utilisé pour la production d’un produit à base de bois respecte la gestion durable des forêts.

Un matériau renouvelable et biosourcé

A la différence d’autres matières premières, le bois est une ressource renouvelable et biosourcée grâce à la capacité de la forêt à se régénérer et à la volonté des hommes de la préserver et la renouveler.
Gérés durablement, les espaces forestiers peuvent répondre aux besoins présents sans compromettre ceux des générations futures.

La forêt joue un rôle essentiel dans la régulation du carbone et participe ainsi à lutter contre le réchauffement climatique, tout en assumant sa fonction d’approvisionnement en matériau biosourcé et en rendant des services écosystémiques (bois, champignons, qualité de l’eau, chasse, récréation, biodiversité…). Elle remplit d’autant mieux son rôle qu’elle est gérée durablement et récoltée.

Bilan Carbone

La forêt française stocke plus de 70 millions de tonnes de CO2 par an grâce à la photosynthèse
C’est durant leur croissance que les arbres captent le plus de CO2 et libèrent de l’oxygène grâce à une photosynthèse très active. Le carbone ainsi piégé dans le bois, c’est autant de CO2 en moins dans l’atmosphère. Assurer la jeunesse de nos forêts, c’est entretenir leur fonction de puits de carbone.

Il est donc essentiel de maintenir un cycle vertueux :

  • Préserver l’espace forestier en menant des actions sylvicoles respectant les écosystèmes et en protégeant les jeunes pousses des cervidés ;
  • Avoir une sylviculture durable, des plans de gestion pour respecter les cycles forestiers
  • Récolter les arbres à maturité pour laisser plus d’espace aux jeunes arbres pour grandir
  • Replanter des arbres en favorisant le choix d’essences adaptées aux changements climatiques

La valorisation de la matière

Lors de la récolte et de la transformation du bois, 100% de la matière est valorisée.

Un arbre permet de générer :

  • Du bois d’œuvre destiné à la fabrication de produits de construction ou pour l’aménagement des extérieurs
  • Du bois industrie pour la fabrication de panneaux pour l’ameublement notamment
  • Du bois énergie pour une énergie propre et décarbonée (exemples : les granulés pour le chauffage..)

Lors de la transformation du bois d’œuvre dans les scieries, la grume de bois est elle aussi entièrement valorisée :

  • En sciages pour réaliser des produits bois
  • En connexes pour fabriquer des granulés, panneaux, papier, isolants…
  • En écorces pour produire de l’énergie, électricité et chimie verte…

Le bois : le seul matériau pour répondre aux enjeux environnementaux de demain

C’est en effet le seul matériau dont tout le cycle de vie permet de lutter contre le réchauffement climatique.
Le matériau bois est le matériau de la neutralité carbone, le matériau pour répondre aux enjeux environnementaux de demain. Le secteur du logement, responsable d’environ 25 à 30 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) du pays, est au cœur des enjeux de décarbonation.

S’agissant de la construction, le choix des matériaux est déterminant pour atteindre l’objectif de neutralité carbone des bâtiments que la France s’est fixé pour 2050. Le bois et les matériaux biosourcés, naturellement bas carbone, ont un rôle central à jouer pour relever ce défi. Le bois offre la possibilité de répondre aux ambitions de la France d’atteindre la neutralité carbone dans la construction. En effet, forêts et produits en bois stockent du CO2 au lieu d’en produire, on estime qu’ils permettent ainsi de décarboner la France d’environ 26 % de ses GES.

Si l’utilisation des produits bois dans le bâtiment doublait (4,2 millions de tonnes actuels à 10 millions), le bâtiment pourrait réduire ses émissions de GES de 30% par an, soit 11 millions de tonnes de CO2 en moins chaque année.